Le développement d’adbloqueurs et la suppression de contenus promotionnels sur Facebook montrent que la tendance anti-publicité sur le web se manifeste davantage.
À l’ère du digital, de plus en plus de marques utilisent des publicités sur le web pour communiquer sur leurs produits ou services. Néanmoins, ces publicités sont mal vues par la plupart des internautes ne souhaitant pas voir du contenu promotionnel sur les sites web ou les réseaux sociaux, et ayant davantage recours aux bloqueurs de publicités. Une vraie opportunité pour Adblock ou Adblock Plus, des logiciels qui cachent les bannières publicitaires et empêchent le tracking des internautes. Environ un quart des Français ont déjà téléchargé ces bloqueurs, et le business de l’ad-blocking ne cesse de croître.
Google affronte Adblock
Ce mois-ci, Google s’est mis sur ce marché et a sorti le système Contributor, un bloqueur qui cache les contenus publicitaires sur ses sites partenaires. Seul bémol : l’internaute doit verser une somme d’argent aux éditeurs dont le contenu promotionnel sera éliminé. Si les internautes sont vraiment prêts à payer pour un tel service, alors que d’autres logiciels comme Adblock sont gratuits, reste à voir. Selon l’entreprise Digiday, les internautes sont prêts à payer dès qu’ils voient que l’abonnement leur apporte un réel service, comme le montre le succès de Spotify par exemple.
Le développement des adbloqueurs n’est pour autant pas le seul indicateur qui témoigne d’une tendance vers la suppression de contenus purement promotionnels.
Facebook et des nouvelles pratiques publicitaires
Facebook est en train de revoir sa gestion de publicités et de contenus promotionnels, pour prendre plus en compte les préférences des internautes vis-à-vis de la publicité web. Depuis plusieurs mois déjà, le réseau social tient compte des visites des internautes sur des sites en dehors de Facebook pour leur proposer des publicités. La semaine dernière, Facebook a annoncé qu’ils allaient étendre leurs nouvelles pratiques de ciblage publicitaire en France. Les internautes pourront ainsi indiquer leurs préférences et choisir eux-mêmes quelle sorte de publicités ils souhaitent voir.
En plus du meilleur ciblage des publicités, Facebook compte également réduire les contenus promotionnels qui apparaissent dans le fil d’actualités. Un grand nombre d’entreprises se servent de leur page pour diffuser des messages publicitaires et inciter les internautes à acheter un produit. Pourtant, les internautes préfèrent voir plus de contenus publiés par leurs amis et ne sont pas favorables aux contenus promotionnels. Afin de répondre aux attentes de ses utilisateurs, Facebook va donc réduire ces contenus trop promotionnels diffusés par des pages officielles.
Une tendance à double tranchant
Cette suppression de contenus publicitaires est une tendance à double tranchant. L’évolution répond sans aucun doute aux attentes des internautes leur permettant de voir uniquement le contenu qu’ils ont choisi. Par contre, pour les marques et les sites affichant des publicités, l’élimination de leur contenu publicitaire constitue une vraie restriction. Comment les marques pourront-elles faire connaître leurs produits et augmenter leur notoriété, s’ils ne pourront plus montrer leur publicité sur le web ? Et comment les différents sites web pourront-ils assurer leurs services, si un de leurs principaux moyens de financement est éliminé ? Certains sites prennent donc l’initiative de bloquer l’ad-blocking, comme TF1, qui a refusé de diffuser les vidéos de la Coupe du monde aux utilisateurs qui avaient installé un adbloqueurs.