Quel est le point commun entre Michèle Obama, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal? La plupart des personnes diront aucun. Et pourtant, chacune de ces personnalités a commis un impair lors d’un déplacement à l’étranger à cause d’une méconnaissance concernant les codes culturels et les pratiques de communication non-verbale du pays d’accueil.
Les codes culturels
Chaque civilisation possède ses propres codes culturels, appelés également les « impactants interculturels ». Il s’agit d’éléments, tels que les codes sociaux, préjugés, traditions et superstitions ancrés dans une société, qu’il faut prendre en compte, notamment dans les relations géopolitiques, afin d’éviter tous malentendus ou situations délicates.
En géopolitique, la maîtrise des codes culturels est essentielle. Les personnalités citées plus haut en ont fait les frais en commettant des impairs qui les décrédibilisent. La communication non-verbale supplante la communication verbale ; autrement dit, peu importe le message qu’ils cherchent à faire passer, il est parasité par l’effet négatif d’une communication non-verbale mal maîtrisée.
Les codes culturels au service de la géopolitique
Que ce soit les codes culturels, la kinésique ou encore les codes vestimentaires, la communication non-verbale englobe un large panel de catégories que différents chefs d’Etat ont parfois du mal à maîtriser.
Ainsi, lors de la campagne présidentielle de 2007, Ségolène Royal se rend en Chine toute habillée de blanc. Or, en Chine, le blanc est la couleur du deuil. Son message est alors connoté et associé à une image négative.
De même, Michèle Obama, lors d’une rencontre avec la reine Elizabeth II, lui a touché l’épaule. Cependant, en Angleterre, les contacts physiques sont très mal perçus et il est interdit de toucher la Reine.
Nicolas Sarkozy, quant à lui, n’a pas agit correctement lors d’une visite au Maroc. Assis, il a dirigé sa semelle de chaussure vers le roi, ce qui est considéré comme une offense.
Tous ces exemples montrent que les codes culturels sont d’une grande importance dans l’entretien des relations géopolitiques et dans les rapports de force entre les chefs d’Etat. En effet, avoir une bonne connaissance des codes culturels d’un pays permet d’avoir un rapport de force et une communication mieux maîtrisés.
Le rôle des codes culturels dans la communication politique
Quand un chef d’Etat visite un de ses homologues dans un pays étranger, la connaissance des codes culturels propre à ce pays est essentielle pour montrer que sa visite englobe plus qu’un simple accord. Il respecte ainsi le pays qu’il visite.
Cela implique également que le chef d’Etat en visite sache se montrer plus en retrait. En effet, aller à l’étranger veut dire être en terre inconnue et souvent, le chef d’Etat qui reçoit est en position de supériorité. Or, bien connaître les codes culturels et maîtriser sa communication non-verbale rétablit les rapports de force et les égalise.
Au contraire, s’ils sont mal connus, cela peut décrédibiliser le chef d’Etat et, dans le pire des cas, réduire à néant toutes possibilités de négociations.
De la maîtrise des codes culturels à la manipulation, une frontière mince
Bien maîtriser les codes culturels locaux et sa communication non-verbale sous-entend intégrer la culture locale, se fondre dedans. Dans le cas des relations géopolitiques, cette maîtrise peut avoir de grands enjeux : accord financier entre pays, accord de paix, etc. Les chefs d’Etat ont tout intérêt à voir ces accords entérinés. Une des manières d’y parvenir est de ne pas commettre d’impairs et ne pas créer de situations délicates qui pourraient tout remettre en cause.
Rédaction : Julie Blanc | Edition et Publication : Céline Bousseronde