Les changements de communication liés au Covid

C’est désormais le 6e épisode du Curious Live ! Le thème de cette année, on le rappelle, porte sur l’évolution de la communication dans l’histoire. Cette fois-ci, Edith et Clément, sont accompagné·e·s d’Eve, Léa et Omaïma, afin d’aborder le thème des changements de communication suite à la Covid-19. À cette occasion, les étudiant·e·s ont eu l’opportunité d’en discuter avec Ophélie Duthu, directrice des opérations au sein de l’agence de communication Propulse à Dijon.

Les nouvelles habitudes développées pendant le confinement

  • Tiktok 

 

Durant la pandémie de la Covid-19, de nouvelles tendances ont émergé sur les réseaux sociaux. Étant confiné·e·s à la maison, il fallait donc bien s’occuper. C’est là que TikTok a vraiment décollé. Ce réseau social créé en 2016 a vu son nombre d’utilisateur·rice·s exploser durant cette période. La plupart des personnes ayant une grosse communauté aujourd’hui, l’ont en partie développé durant les confinements. 

 

Beaucoup de tendances ont ainsi vu le jour et ont été reprises par des millions d’utilisateur·rice·s. Cela passe par de la danse, du chant, des chorégraphies, ou des challenges qui sont repris plusieurs fois.

 

De même que les lives le soir durant lesquels les tiktokeur·euse·s les plus influent·e·s donnent rendez-vous à leur communauté afin d’échanger ou encore “d’inviter” d’autres tiktokeur·euse·s connu·e·s pour discuter ou simplement faire des matchs pour savoir quelle personne a la plus grosse communauté. Le confinement a ainsi permis de lancer des carrières puisque les tiktokeur·euse·s sont perçu·e·s comme de réels influenceur·euse·s. 


  • Les podcasts

 

Les podcasts ont également vu leur nombre d’auditeur·rice·s croître pendant la pandémie de Covid-19. En effet, les enjeux et les cibles sont différents. Selon deux études (l’ARCOM et Médiamétrie), 33% des Français·e·s, plutôt jeunes et urbain·e·s, disent écouter des podcasts régulièrement, soit 15 millions d’écoutes par mois au total. Ce chiffre a augmenté de 11% depuis 2020, en corrélation avec la démocratisation du podcast. 13 % des auditeur·rice·s actuels de podcast disent avoir commencé à en écouter pendant le confinement. Et 61 % des auditeur·rice·s qui écoutaient déjà des podcasts au moment du confinement ont augmenté leurs écoutes pendant celui-ci.

 

Les opéras, les orchestres, chanteur·se·s, auteur·rice·s et autres, se sont servi·e·s du podcast pour continuer à diffuser de l’information. Cela montre que même sans public physique, on peut transmettre et partager du contenu audio. 


  • Twitch

 

Comment parler des réseaux sociaux et du Covid, sans parler de Twitch ? La plateforme de streaming vidéo en direct n’a eu de cesse de se démocratiser ces dernières années. Mais elle a aussi été bien aidée par la crise sanitaire. Toute la planète n’avait plus rien eu à faire pendant des mois. Il fallait bien tuer le temps et se changer les idées pour oublier la pandémie. Pour preuve : Twitch a enregistré 3,5 millions de nouveaux utilisateur·rice·s entre janvier et mai 2020, soit l’équivalent de la population de l’Uruguay. 

 

Les médias s’y sont beaucoup intéressés en temps de Covid, notamment Samuel Etienne. Le journaliste France Info et présentateur de Questions pour un champion a découvert la plateforme en août 2020 grâce à Étoiles, un streamer français, qui l’a invité à participer à un live sur lequel il regarde et joue à Questions pour un champion : la Nuit de la culture. Samuel Etienne a vraiment été séduit par la plateforme et a ensuite décidé de créer sa propre chaîne Twitch. Il compte aujourd’hui plus d’un demi-million d’abonné·e·s.

 

Des médias ont donc décidé à leur tout de créer une chaîne Twitch, pour s’adresser à un public plus jeune. C’est le cas de France Inter ou bien de France Télévisions, qui avait d’ailleurs réalisé un live avec Samuel Etienne, justement, et Damien Mascret, médecin et journaliste, pour répondre aux questions des jeunes sur le vaccin contre la Covid-19 en 2021. 

Comment l'événementiel s’est adapté à la crise ?

Bien évidemment, une adaptation a été nécessaire, et on peut entre autres citer l’exemple de certains musées, qui ont proposé pendant le confinement de mars 2020 des visites virtuelles sur leur site Internet. Ils continuent encore aujourd’hui de proposer ce genre de services afin de rendre la culture accessible à tous·te·s depuis n’importe quel endroit du monde, comme le musée du Louvre par exemple. 

 

Du côté de la communication événementielle, on a notamment vu émerger de nouveaux types d’événements depuis la fin des confinements : des événements dits “hybrides”. Ils permettent à la fois de rassembler la foule et de permettre aux personnes ne pouvant pas se rendre sur place de quand-même pouvoir assister à l’événement à distance. Mais si ces idées peuvent s’avérer bénéfiques et révolutionner nos modes de communication actuels, elles comprennent néanmoins des limites. On perd effectivement l’essence même des performances en direct et des émotions qu’elles procurent. Et puis il ne faut pas oublier que, dans le cas des opéras ou de certains concerts de musique par exemple, les partitions sont parfois trop complexes à jouer séparément et à distance, les membres doivent former un tout homogène qui n’est possible que par une présence physique des acteur·rices sur place.

 

Les chanteur·euse·s se sont emparé·e·s des réseaux sociaux pendant les périodes de confinement afin de promouvoir leur image et leur travail, mais aussi pour pouvoir continuer à divertir leurs fans. Qu’iels soient Français·e·s ou internationaux·ales, iels ont été très nombreux·euse·s à proposer à leur communauté des concerts depuis leur domicile appelés « Live At Home », qu’on peut traduire par « en direct à la maison ». 

 

Si certain·e·s ont repris leurs plus grands tubes, comme Chris Martin du groupe Coldplay, qui a été l’un des premiers à lancer le mouvement, d’autres ont saisi l’occasion pour faire découvrir une nouvelle chanson au public. C’est par exemple le cas de Calogero, qui a interprété lors d’un live Facebook “On fait comme si”, une chanson inédite écrite pour les soignant·es. Ces performances intimistes, à l’atmosphère sincère et décontractée, ont également permis aux chanteur·euse·s d’entretenir, voire de renforcer leur lien avec leur communauté. La pandémie a ainsi accentué plus que jamais l’importance des réseaux sociaux dans la carrière des artistes. 

Une course à la solidarité

On a remarqué une réelle “course à la solidarité” entre les entreprises ; chacune essayant de paraître la plus empathique envers les soignant·e·s et la population en générale, en organisant par exemple des jeux concours dans le but de gagner la confiance des Français·e·s. 

Du côté des influenceur·euse·s, nombreux·euse·s sont celleux qui ont eu l’idée de se mobiliser face à la Covid-19. On peut notamment citer le duo de Youtubeurs Mcfly et Carlito, qui ont organisé un live caritatif sur Youtube appelé “maradon”. Le live a duré de 9h à 20h, et avait pour but de récolter de l’argent pour les hôpitaux auprès des spectateur·rice·s de la vidéo, avec le hashtag #TousMobilisés. Le “maradon” était rythmé par l’intervention de diverses personnalités comme Guillaume Canet, Matthieu Chedid, Cyprien, Natoo, et même Gad Elmaleh. Entre cours de dessin, sketches et jeux, les deux Youtubeurs ont su faire preuve d’inventivité pour divertir leur communauté. C’était aussi l’occasion de donner davantage de visibilité aux personnalités invitées, d’autant plus que la vidéo a fait plus de 7 millions de vues. Au bout du compte, cette initiative de McFly et Carlito a été un franc succès car, au total, 404 000 € ont été récoltés pour les hôpitaux. Emmanuel Macron a même tenu à remercier les vidéastes et les participant·e·s au “maradon” en postant un commentaire sur Youtube. “Merci à toutes celles et ceux qui s’engagent pour nos soignants en première ligne contre le Covid-19 !”, a-t-il écrit.