Si l’évocation seule de Garorock, les Vieilles Charrues, Tomorrowland vous fait dodeliner de la tête, c’est que vous êtes un·e adepte de festival !
Alors que les beaux jours reviennent petit à petit, vous avez déjà peut-être pris votre billet pour voir vos artistes préféré·es. En effet, l’été rime souvent avec festivals pour de nombreux amateurs·rices de musique en tous genres. Année après année, certains sont devenus de véritables rendez-vous à ne pas manquer où des artistes du monde entier se produisent dans des lieux parfois atypiques.
En attendant de pouvoir y retourner ou y assister pour la première fois, nous vous proposons aujourd’hui d’en savoir plus sur un festival pas comme les autres, Tomorrowland Winter !
Tomorrowland, qu’est-ce que c’est ?
Avant de parler de Tomorrowland Winter, il est important de savoir ce que représente sa version originale : Tomorrowland. L’idée a germé en 2003 en Belgique, à l’initiative des frères Beers. Il a lieu tous les ans depuis sa première édition en 2005. Il a évolué au fil du temps pour devenir un des plus gros festivals de musique électronique du monde entier, où se réunissent tous les ans des centaines de milliers de personnes. Aujourd’hui, ce festival s’étend sur plusieurs hectares, représente environ 700 emplois directs et indirects ainsi que 70 millions d’euros d’entrée d’argent pour la région en nuits d’hôtels, dépenses diverses, taxes, transports, etc. Il permet de mettre en avant une organisation admirative, une diversité de nationalités impressionnantes au sein du public, l’éclectisme abordant de multiples variantes de la musique techno, ainsi que l’efficacité d’une stratégie marketing.
Un festival qui a su se développer
En 2013, le concept de Tomorrowland s’exporte de façon éphémère aux États-Unis, près d’Atlanta, et devient pour l’occasion TomorrowWorld. Deux ans plus tard, en 2015, c’est au Brésil que le festival a fait une apparition.
2019 marque l’entrée du festival belge sur le territoire français pour la première fois, avec un format novateur et attractif pour les adaptes des festivals. Ce qui le rend unique ? Pas besoin d’attendre les beaux jours pour assister à ce dernier. Il suffit d’enfiler sa combinaison de ski, direction l’Alpe d’Huez pour des concerts en haut des pistes.
Avec 300 jours de soleil par an, l’Alpe d’Huez ne cesse de séduire les skieurs·euses et amateurs·trices d’adrénaline ainsi que les personnes souhaitant profiter des magnifiques paysages qu’il offre. Élue 3 fois meilleure station de ski d’Europe, l’Alpe d’Huez réunit ainsi tous les facteurs pour devenir un lieu clé pour accueillir Tomorrowland Winter.
Cet événement, qui est l’occasion parfaite pour allier musique et ski, grâce au package qui comprend qui comprend les accès au festival comme l’accès au 250 kilomètres de ski, accueille environ 20 000 festivaliers·ères par édition et affiche systématiquement une billetterie complète. Plus de 72 nationalités se réunissent donc pour au total 7 jours de magie. Cette année, le festival s’est tenu du 18 au 25 mars.
La communication autour de l’événement
Tomorrowland possède une telle renommée, qu’une communication à part entière ne serait presque pas une nécessité pour assurer la réussite de l’événement. Grosse campagne de communication ou non, les adeptes de ce festival sont au rendez-vous.
Cependant, même si le bouche à oreille pourrait se suffir à lui-même, l’équipe de Tomorrowland ne se relâche pas sur la communication, bien au contraire. Iels ont de nombreux supports de communication, notamment des canaux digitaux, sur lesquels iels restent très actifs tout au long de l’année, d’autant plus aux moments clés.
Afin de différencier l’édition hivernale du festival, Tomorrowland adapte ses canaux de communication de différentes manières. En effet, Tomorrowland Winter possède tout d’abord une charte graphique différente de celle de la version classique. Nous pouvons la retrouver par exemple sur le site web avec des couleurs froides dans les tons bleus, puis, avec des éléments graphiques qui font référence à l’hiver et à la neige. En parlant de ce site web, nous pouvons voir que celui-ci sert de billetterie, ainsi que de support informatif pour les usagers·ères. Il s’agit du lieu où iels trouveront tous les éléments clés dont iels auront besoin pour prévoir leur séjour au festival. Par ailleurs, Tomorrowland Winter possède une page Twitter à part entière, sur laquelle sont postées toutes les actualités en lien avec l’événement. Il s’agit d’une page dynamique avec des vidéos, des partages, etc.
Si on regarde un peu plus la communication au moment du festival, il s’agit d’un événement fortement relayé sur les réseaux sociaux. Artistes, organisateurs·trices, bénévoles, festivaliers·trices, tous communiquent sur leurs réseaux sociaux dans le feu de l’action. Vidéos des DJ Sets, photos sur les pistes de ski ou bien même photos des scènes incroyables de Tomorrowland Winter, l’événement ne manque pas de communication produite par des personnes externes. Cette communication, c’est majoritairement elle qui donne envie aux spectateurs·trices de participer à l’édition suivante.
L’équipe de Tomorrowland participe également à cet engouement par la diffusion des DJ sets en live sur leur compte YouTube. Ainsi, les personnes qui n’ont pas pu se rendre à l’événement peuvent visionner à distance la performance des artistes. De plus, des aftermovies sont réalisés à la suite de l’événement, mettant en avant l’ambiance festivalière de l’événement. La chaîne YouTube possédant dix millions d’abonnés·es, les aftermovies permettent de cumuler plusieurs centaines de milliers de vues.
Tomorrowland Winter, un événement controversé
Comme vous pouvez le constater, Tomorrowland Winter fait beaucoup parler de lui. Cependant, ce n’est pas toujours pour les bonnes raisons. En effet, l’événement s’est attiré les foudres de militants·es écologiques, des citoyens et des élus·es régionaux ainsi que des associations comme Mountain Wilderness France, qui se soucient de son impact environnemental.
Tomorrowland Winter suscite plusieurs problématiques, et notamment celles des pollutions atmosphériques, sonores et visuelles que cet événement engendre. Le fait de rassembler un aussi grand nombre de personnes, parfois peu sensibilisées à la vie en montagne et au respect des règles, inquiète beaucoup.
De plus, les ressources énergétiques mobilisées pour organiser un tel événement ne sont pas négligeables, ce qui effraie davantage les défenseurs·euses de l’environnement. En effet, accueillir une telle foule en haute altitude inclut leur venue, mais également leur logement sur place et donc une consommation d’énergie, comme le kérosène ou le pétrole, d’autant plus élevée. Cette logistique, qui inclut l’installation des scènes et l’approvisionnement en nourriture et boissons ou encore les hébergements, engendre les allers-retours de dizaines de camions, des trajets qui coûtent cher à l’environnement. De plus, les festivaliers·ères viennent parfois du monde entier pour assister à cet événement, ce qui implique leur venue en avion ou en voiture.
Pour répondre à toutes ces problématiques environnementales soulevées par les différents partis, les organisateurs·trices du festival déclarent limiter au maximum les allers et venues des camions et utiliser des infrastructures déjà présentes sur les lieux pour installer les scènes et chapiteaux. La consommation de plastique à usage unique est également limitée grâce à l’utilisation de matériaux biodégradables, pour les verres notamment.
Après l’édition de Tomorrowland Winter 2023 en mars, l’inquiétude des militants·es ne faiblit pas. Par exemple, l’association Extinction Rébellion a promis de continuer à lutter contre l’organisation de cet événement pour les années à venir. A voir qui aura le dernier mot.
Article rédigé par Jaeda Warren, Agathe Tournois et Mathilde Guala
Sources :