Nous avons, il y a quelques jours, célébrés les 40 ans de la loi Veil. Et même si l’égalité homme/femme n’est toujours pas parfaite, on pourrait penser que les mentalités tendent à évoluer dans le bon sens.
Apparemment, ce n’est pas le cas en Hongrie, où la police a mis en ligne une vidéo visant à sensibiliser les jeunes filles sur la question du viol. Vidéo pour le moins culpabilisante.
Dans cette campagne de « sensibilisation », on voit trois jeunes filles se préparer à sortir et se rendre en boîte : jupes courtes, alcool, selfie, flirt… Bref, elles s’amusent. Jusqu’à ce que la soirée se termine mal pour l’une d’entre elle, qui se fait agresser sexuellement. Le message de fin ? « Tu n’y es pas pour rien, tu peux faire quelque chose pour éviter ça ». Il est donc clair que selon la police hongroise, les femmes victimes de viol sont les premières coupables. Ne pas être attirante. Encore moins sexy.
Bien sûr, la vidéo à fait un véritable tollé sur les réseaux sociaux. Ce à quoi la police hongroise a répondu dans un communiqué, en déclarant : «Nos expériences montrent que le langage corporel joue un rôle important dans la prévention. C’est souvent la coquetterie des jeunes femmes qui déclenche la violence. »
Les associations féministes n’ont pas attendu pour monter au créneau, en réaffirmant que « ce n’est pas l’habit qui fait la victime ». Et que non, une femme qui s’est fait violer ne l’a pas cherché.
«En Hongrie, l’un des pays les plus sexistes d’Europe, beaucoup de gens pensent encore que si une femme se fait violer, c’est de sa faute. Ce clip est le reflet de ces préjugés. », ne s’étonne pas Györgyi Tóth, membre du Hungary’s Women United Against Violence (NaNe). Un constat des plus navrant quand on sait que «99% des femmes violées ne portent pas plainte», par peur de représailles ou par honte. Mais avant tout parce qu’elles savent pertinemment qu’elles ne seront pas prises au sérieux par la police locale.
Déjà en 2007, Amnesty International dénonçait les préjugés auxquels les femmes hongroises victimes de viol se retrouvaient confrontées. Malheureusement, il faut croire que les préjugés ont encore de « beaux » jours devant eux…