Nous voici au quatrième rendez-vous du Curious Live ! L’émission de radio mensuelle réalisée par les étudiants du Curious Lab où nous abordons des sujets autour de l’éthique et de la responsabilité sociétale des entreprises.
Cette fois-ci, Elise Jager et Eva Den Broeder, accompagnées de Clarisse Vilaine, Etienne Boulay et Manon Huyghe ont fait une sélection parmi tous les rebondissements que nous a réservé l’année 2020 !
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Pendant cette année 2020, un mot était sur toutes les lèvres : COVID-19. Le grand méchant de l’année, celui qui nous a confiné, celui qui a bouleversé nos habitudes et nos vies de manière générale. Un calvaire pour beaucoup, les douze mois passés n’ont pas été des plus joyeux. Ne vous en faites pas, nous avons malgré tout trouvé des sujets qui vont vous redonner le sourire, foi de MASCI !
Ecologie : 2020 en vert
Le réchauffement climatique c’est des glaciers qui fondent, des ours polaires qui disparaissent, des ouragans et des typhons ou encore des incendies qui ravagent des forêts. C’est d’ailleurs comme cela qu’a débuté l’année 2020, avec un incendie dévastateur pour l’Australie. Tout cela nous fait réaliser qu’il faut agir. Cette année a été le signe de nombreux changements pour la population française : remise en question, nouveaux modes de consommation ou encore prise de conscience écologique.
Bye le plastique !
L’année a débuté avec l’interdiction de la vente de lots de vaisselle jetable en grande surface dès le 1er janvier : verres, gobelets ou encore assiettes en plastique ne peuvent plus faire partie de nos quotidiens. Ces changements de consommation ne sont que le début d’une longue transition. En effet, le gouvernement a débuté un processus mettant progressivement fin au suremballage, et à tout type de plastique à usage unique d’ici 2023.
Même si ces changements demandent une adaptation, la population française semble de plus en plus ouverte à l’idée d’une transition écologique.
Mairies en vert
Cela n’était pas arrivé depuis plus de 40 ans ! Les élections municipales ont été le signe d’une véritable vague verte historique sur les grandes villes françaises. Et oui, aujourd’hui, près de 2 millions de français vivent désormais dans une commune gérée par une liste écologiste. Le 28 juin, Lyon, Strasbourg ou encore Bordeaux ont fait le choix de soutenir le parti Europe Ecologie les Verts.
Requestionner sa consommation
Mais comment s’explique ce changement mentalité en 2020 ? Le confinement a-t-il induit des prises de conscience parmi la population française ? Il semblerait que oui : il a été une occasion pour les français de repenser leur mode de vie. Une étude menée par Ipsos a démontré qu’en juin 2020, le changement climatique était la deuxième préoccupation de vie principale des français, juste après l’évolution du virus de la Covid 19. Une majorité de Français se sont donc dit prêts à adopter un comportement plus écolo après la pandémie. Nous avons notamment pu le constater avec un retour au circuit court. Les français se montrent de plus en plus solidaires envers les petits producteurs : création de plateformes ou encore livraisons de produits ont permis un échange plus facile et direct entre consommateurs et producteurs.
2020 a donc eu un impact positif sur les mentalités, poussant la population à se remettre en question sur sa consommation.
Le sport à la rescousse des confinés !
L'engouement des français pour le jogging
À la suite de cette annonce fatidique du 16 mars 2020 annonçant un confinement total, un phénomène s’est emparé de la population. Une vague de personnes en shorts et baskets arpentant les rues, tout en restant dans la limite du kilomètre autorisé. Cet engouement soudain pour la course à pied a pu en surprendre plus d’un, mais cela est en réalité loin d’être inexplicable. Selon Olivier Bessy, sociologue du sport, plusieurs raisons expliquent cette soudaine envie d’exercice.
La première raison provient d’un besoin de décompresser et de se dépenser. Courir est devenu un moyen de sortir d’un climat anxiogène favorisé par les chaînes d’information en continu tout en ressentant des bienfaits physiques et psychologiques, disparus après cette injonction à rester chez soi. Une forme de sédentarité exacerbée avec la surexposition numérique, qui a comme autre effet négatif la peur d’une prise de poids et des fameuses injonctions de beauté.
Une autre raison à ce phénomène est celle de la santé. Selon de nombreuses études, la pratique d’un sport d’endurance renforcerait le système immunitaire et permettrait ainsi d’être moins vulnérable face au virus : c’est l’idée de « courir plus vite pour être plus fort ». La capacité pulmonaire développée par la course à pied est la même mise à mal par le virus. Le fait de courir augmente la fabrication d’énergie et permet ensuite de mieux se protéger contre la COVID-19.
Les initiatives sportives pendant le confinement : Les coureurs ont du cœur
Enfin, sortir de chez soi c’est contourner cette contrainte d’immobilité qu’on nous impose et s’approprier un espace proche. Courir dans le quartier ou monter les escaliers donnent un sentiment de (re)prise du contrôle et permet l’affranchissement – durant quelques minutes tout du moins – de cette barrière spatiale.
Comment mettre en place un événement caritatif pendant cette période si compliquée ? C’est la question à laquelle Samuel Bonaudo a magnifiquement répondue. En organisant l’opération « Les coureurs ont du cœur », celui-ci a mobilisé une communauté solidaire pour la bonne cause. Coureurs et marcheurs, athlètes et amateurs, de tout âge et de toute origine, tous étaient invités à parcourir trois kilomètres autour de chez eux, dans le respect des règles du confinement. Au total, plus de 21 000 personnes ont participé et 90 000 euros ont été reversé à la Fondation de France, et plus particulièrement à l’action « Tous unis contre le virus » qui soutenait les soignants et les chercheurs. Une autre opération avait par la suite rapporté 30 600 euros à destination d’UNICEF France.
La communication des entreprises de sport (Decathlon, Canal +)
La situation a été difficile pour beaucoup, et notamment pour les entreprises du secteur sportif, un secteur à l’arrêt. Certaines ont pourtant su relever la tête et profiter de l’outil numérique pour proposer des solutions adaptées. Elles n’avaient en effet aucun intérêt à laisser tomber les consommateurs, quitte à proposer quelque chose de différent.
Dans la lignée de sa campagne publicitaire, Décathlon a misé sur la mise en ligne de programmes sportifs gratuits et la proposition de séances de sport en direct sur Instagram. Une stratégie qui a à priori fonctionné, puisque quelques semaines après le début du confinement, la marque française avait multiplié ses ventes en ligne par quatre.
Dans un autre registre, le média Canal+, un des principaux diffuseurs de sport, avait décidé de rendre l’ensemble de son offre gratuite. Tout en réussissant un joli coup de communication, la marque a ainsi évité le mécontentement et la fuite des abonnés à l’offre de sport, qui n’avaient en effet plus aucun intérêt à garder l’abonnement, les compétitions sportives étant à l’arrêt. Une autre belle stratégie pour convaincre les français à rester chez eux !
Culture et confinement : concerts, expositions et Disney !
Entre secteur non-essentiel et l’impossibilité du télétravail, les professionnels de la culture se sont retrouvés coincés et un peu mis de côté. Mais les artistes ont tout de même improvisé et composé avec la situation !
Lors du premier confinement on a vu une vague de concerts à distance, avec des artistes et des stations de radios qui ont coopéré pour pouvoir illuminer les journées de tout le monde avec plus de musique et plus de joie. La Philharmonie de Paris diffusait pendant les premières semaines du premier confinement, gratuitement, chaque soir à 20h30, un concert issu de ses archives. Et sur ARTE Concert, chaque jour, du lundi au vendredi, sur la page Facebook de Sourdoreille une session musicale était organisée avec un artiste, en direct de chez lui ! Le live était ensuite suivi d’une discussion avec questions/réponses.
Des musées ont créé des visites virtuelles, des vidéo-workshop pour petits et grands ! Avec Google Arts & Culture, on peut visiter Versailles, le Quai D’Orsay ou alors La Cité de la Dentelle et de la Mode de Calais depuis notre canapé !
Mais le secteur de la culture ne serait pas au complet sans le streaming. On n’a pas pu passer à côté du lancement en Europe de Disney+, la plateforme de vidéos en ligne de Disney ! En seulement 5 mois, la plateforme comptait déjà 50 millions d’abonnés payants à travers le monde ; pour donner un ordre de mesure, cela représente le tiers de Netflix.
La folie Animal Crossing : sociabiliser à distance
Le confinement du printemps a été marqué par un événement plus léger et qui a pourtant beaucoup fait parler, aussi bien sur les réseaux sociaux que dans les médias. Il s’agit du jeu vidéo Animal Crossing New Horizon sur la console Nintendo Switch !
Pour ceux qui ne connaissent pas, Animal Crossing est un jeu qui consiste à faire de son île initialement déserte une véritable ville chaleureuse et accueillante. Au fil des saisons, les paysages de l’île évoluent, tout comme ses habitants. On peut y pêcher, récolter des fruits, jardiner, faire pousser des fleurs, collectionner des coquillages, aménager sa maison, papoter avec ses voisins… Un quotidien plutôt relaxant qui offre aux joueurs la possibilité de vivre une vie parallèle dans laquelle le Covid-19 n’est pas présent.
En plein confinement, le jeu est devenu une bulle d’air journalière, offrant un peu de réconfort et une vie quotidienne familière qui vient rythmer nos journées. Il s’agit en effet d’une petite dose d’innocence pour oublier les tracas de l’actualité et du quotidien, qui permet de mettre son esprit en pause et de relativiser.
Animal Crossing n’est pas qu’un jeu dédié aux jeunes geeks, loin de là, puisque l’ex-candidat à la présidentielle, désormais président élu Joe Biden, a fait campagne en créant sa propre île. Avec plus de 13 millions de joueurs (et donc de nombreux électeurs potentiels), la plateforme de Nintendo est une mine d’or pour mobiliser les jeunes à aller voter.
Les élections du 46ème président des Etats-Unis
On n’a probablement pas fini d’entendre parler de cet événement mondial majeur qui aura marqué l’année 2020… Au beau milieu d’une épidémie de Covid-19, Donald Trump le candidat républicain et Joe Biden, candidat démocrate se sont affrontés lors d’une bataille chaotique. Le 30 septembre 2020 a eu lieu un premier débat télévisé entre les deux candidats qui sera ensuite qualifié de “Pire débat de l’histoire” par les médias du monde entier. Finalement après de longs jours d’attente et de dépouillement dans les Etats, Donald Trump remet en jeu son mandat face au démocrate Joe Biden qui remporte les votes de 306 grands électeurs, contre 232 pour son adversaire, malgré les 50 recours orchestrés par le président sortant et des tentatives inespérées de prouver une soi-disant fraude.
Il est d’ailleurs sous-entendu que Donald Trump se représentera en 2025 aux prochaines élections. Début décembre, le président américain est allé en Géorgie pour essayer de sauver la majorité républicaine au Sénat. En effet, l’élection en janvier de 2 sénateurs pourraient être cruciale pour permettre à Joe Biden de faire passer de nouvelles mesures.
Cette élection a été marquée par la diversité. Kamala Harris est la première femme, noire et asiatique et sans enfants, à occuper le poste clé de vice-présidente des Etats-Unis. Et l’engouement est international : d’après Grazia UK, les recherches Google sur Kamala Harris ont explosé : +800%. Avec sa carrière politique solide, son métissage et ce changement dans la présidence étasunienne qu’elle porte aux côtés de Joe Biden, Kamala Harris est un symbole à de multiples égards. Elle incarne un modèle de femme ambitieuse, moderne dans sa vie privée et familiale. Le soir de sa victoire, elle s’exclame : “Chaque petite fille qui me regarde ce soir, peut voir que nous vivons dans un pays fait d’opportunités, de possibilités”.
On dirait bien que les femmes prennent définitivement beaucoup plus de poids au sein de la politique mondiale ! Cela dit, dans de nombreux pays, les femmes sont déjà bien présente sur la scène politique, avec notamment Jacinda Ardern, première ministre néo-zélandaise réélue cette année pour un nouveau mandat.
Black Lives Matter
Black Lives Matter, c'est quoi ?
Le 25 mai dernier, la vidéo du meurtre de George Floyd par un policier, et l’impunité qui a suivi, révolte et réactive le mouvement Black Lives Matter. Depuis 2013, il dénonce les comportements racistes qui font système dans la police et dans la société en général et l’impunité des violences envers les personnes noires et racisées. Entre 15 et 26 millions d’Américains ont participé aux manifestations. Un des mouvements de protestation le plus important de l’histoire des États-Unis.
Cela a bien entendu aussi trouvé une résonnance en France.
La mobilisation s’est aussi faite sur les réseaux sociaux : sur Instagram par exemple, des millions de personnes ont changé leur photo de profil pour une image noire, en signe de soutien. Mais surtout, ça a été l’occasion pour beaucoup de personnes de se « woke ». C’est-à-dire se renseigner et s’éveiller sur ce sujet, grâce au partage de ressources : textes, films, podcast etc… Parce qu’il était temps de comprendre et de s’instruire pour ne plus fermer les yeux.
Qui dit mouvement de contestation médiatique… dit communication s’en empare…
En tant qu’étudiants en communication, nous sommes sensibles à la façon dont les entreprises ont pris part à cette cause.
Alors déjà, pourquoi elles y prendraient part ? Les entreprises font partie intégrante de la société, elles ont du pouvoir financièrement et une large audience. Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités : leur implication sociale et environnementale est très importante pour les consommateurs. Quand on donne notre argent, on regarde dans quelle poche il va.
Mais est-ce que c’est bien ? Là on est en droit de se poser la question. Parce que oui c’est révoltant de voir des gens essayer de se faire de l’argent sur le dos d’une cause !
La sincérité de la démarche est primordiale.
Le woke washing
Vous vous souvenez du “green washing” ? Le fait de se donner un coup de peinture verte pour être une marque écologique en façade ? Le “Woke washing” c’est se servir de la cause plutôt que de servir la cause.
Juste un exemple : une publicité vidéo de Pepsi, qui propose une manifestation totalement édulcorée à base de Peace and Love et de Kendall Jenner offrant une canette de Pepsi à un policier. Les manifestants acclament alors la scène et se sautent dans les bras !
Ah mais oui du Pepsi en réponse à une situation qui engendrent des morts… On n’y avait pas pensé ! Non. Il est très malvenu de jouer les “sauveurs”.
Mais alors comment s'investir avec sincérité ?
- Tout d’abord écouter, s’informer et déconstruire les “évidences”.
Ensuite, quand on a une audience : passer le micro.
On peut aussi faire circuler des ressources, et en entreprise cela peut être d’amener ses collaborateurs à s’informer grâce à des master classes.
La moindre des choses, c’est aussi ne pas accepter les situations problématiques et de réagir.
Expliquer aux personnes qui ont la même identité que nous et faire face.
Faire des dons à ceux qui font avancer la cause, et même militer.
En tant que communicant, proposer de nouveaux imaginaires.
Les publicités, les images utilisées sont à la fois le miroir de la société mais aussi une proposition d’idéal et de valeurs. Nous pouvons aujourd’hui montrer des mondes plus justes, encore faut-il que ce ne soit pas toujours les mêmes qui parlent !
Nous avons la chance d’avoir cette plateforme, alors on peut en profiter pour vous recommander des ressources à écouter, regarder et lire en cette fin d’année :
Podcast : Kiffe ta race
Livre : Pensée Blanche, de Lilian Thuram
Site : http://egalitecontreracisme.fr/je-veux-agir/je-veux-me-mobiliser-contre-le-racisme/je-veux-agir-dans-mon-cadre-professionnel/je-4
Conclusion
2020 n’a pas commencé sous les meilleurs auspices, et elle ne finit pas non plus en beauté… La solidarité finit pourtant toujours par l’emporter ! Que ce soit avec une mobilisation des électeurs qui se transforme en vague verte, l’abandon du plastique à usage unique ou le changement de mentalité, l’environnement a désormais un rôle à jouer dans notre avenir proche. Tout comme la question du racisme qui, combattu par le mouvement Black Lives Matter, n’est plus ce tabou sur lequel on ferme les yeux. Agir et s’investir pour les droits de tous est devenu indispensable. Joe Biden, 46ème président élu des Etats-Unis, l’a bien compris en choisissant notamment Kamala Harris au poste de vice-présidente, première femme noire à occuper cette fonction. Sur fond de confinement terrible, de belles initiatives ont malgré tout eu lieu dont il faut se souvenir : des élans de solidarité qui se transforment en opérations caritatives à succès, des concerts à distance qui mettent un peu de baume au cœur, des musées qui nous offrent des visites depuis chez soi… Tout est bon pour s’échapper d’un quotidien morose, y compris les jeux vidéo, cartons de cette année pas comme les autres !
C’est sur cette rétrospective que la page 2020 se tourne (enfin !), et c’est de la part de toute l’équipe de l’agence Curious Lab que nous vous souhaitons une très bonne année 2021 !
Article rédigé par Etienne Boulay et Manon Huyghe.
